CROIX DE SAINT ANDRE

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10ème dimanche du Temps Ordinaire — Année B/10 JUIN 2018


Près du Seigneur, est l’amour ;  près de lui, abonde le rachat.

 

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AUJOURD’HUI

QUELLE EST LA VOLONTÉ DE DIEU POUR NOUS ?

Après avoir écouté les Prophètes, notre Seigneur Jésus-Christ, les Apôtres, les Prêtres, les Pasteurs…, l’homme reste toujours à se demander ce que lui demande. En d’autres termes, il cherche la volonté de Dieu.

Prenez tôt le matin une ruelle, et vous rencontrerez un homme ou une femme en prêche. De sa prédication, il/elle dira beaucoup de choses sur la volonté de Dieu. Il/elle dénoncera et condamnera les comportements immondes et indiquera la voie qui ouvre la conversion. Et partout où vous irez, ce seront ces mêmes prédications que vous entendrez.

Cependant malgré ces nombreux avertissements, l’homme reste accroché à son idée. Pourtant, la volonté de Dieu n’est rien de plus, rien de moins qu’un simple appel union avec l’Esprit Saint et à rester à son écoute. Dieu nous veut sous l’emprise de la troisième personne de la sainte Trinité. Il veut que nous suivons ses inspirations et nous lui mettons entièrement à disposions notre cœur. C’est ainsi que nous parviendrons à la sanctification.

Notre soumission nous sera bénéfique car nous offrira des grâces nécessaires à notre mission. Lesquelles grâces nous permettront de découvrir la volonté de Dieu et nous aideront à décider de la façon dont parviendrons à la sanctification.

Bien des siècles avant nous, la diversité des choix vers la sanctification existe. Les premiers chrétiens avaient reçu le Saint Esprit et les grâces sans désirer faire plus ou moins que ce que Dieu leur demande. En ce 21ème siècle, cette même attitude s’est observe chez les chrétiens contemporains. Nombreux sont ceux qui croient fermement que la voie de la sainteté passe par accomplissement de grandes choses pour l’Eglise. La plupart de ceux-là mettent l’argent au premier rang. D’autres par contre se contentent de petites choses ; d’autres encore épousent la pauvreté, l’humilité, le partage, la souffrance et les difficultés.

Qui peut dire être mieux que l’autre, avoir reçu plus que l’autre ? La manière choisie par les uns et les autres sont identiques et l’une ne peut être meilleure que l’autre. Il et vrai que la volonté de Dieu, c’est que nous arrivions à la sanctification. Mais la sainteté telle qu’il la désire pour nous ne doit pas venir de ce que nous faisons, mais de l’amour avec lequel nous faisons ce que Dieu veut de nous.

Bon dimanche à toutes et à tous !

Rufin Thierry NIAMPI

 

PREMIÈRE LECTURE : (Gn 3, 9-15)

Lecture du livre de la Genèse

« Je mettrai une hostilité entre toi et la femme, entre ta descendance et sa descendance »

Lorsque Adam eut mangé du fruit de l’arbre,
le Seigneur Dieu l’appela et lui dit :
« Où es-tu donc ? »
Il répondit :
« J’ai entendu ta voix dans le jardin,
j’ai pris peur parce que je suis nu,
et je me suis caché. »
Le Seigneur reprit :
« Qui donc t’a dit que tu étais nu ?
Aurais-tu mangé de l’arbre
dont je t’avais interdit de manger ? »
L’homme répondit :
« La femme que tu m’as donnée,
c’est elle qui m’a donné du fruit de l’arbre,
et j’en ai mangé. »
Le Seigneur Dieu dit à la femme :
« Qu’as-tu fait là ? »
La femme répondit :
« Le serpent m’a trompée,
et j’ai mangé. »
Alors le Seigneur Dieu dit au serpent :
« Parce que tu as fait cela,
tu seras maudit parmi tous les animaux
et toutes les bêtes des champs.
Tu ramperas sur le ventre et tu mangeras de la poussière
tous les jours de ta vie.
Je mettrai une hostilité entre toi et la femme,
entre ta descendance et sa descendance :
celle-ci te meurtrira la tête,
et toi, tu lui meurtriras le talon. »

– Parole du Seigneur.

 

PSAUME : (129 (130), 1-2, 3-4, 5-6ab, 7bc-8)

R/ Près du Seigneur, est l’amour ;         
près de lui, abonde le rachat. (129, 7bc)

Des profondeurs je crie vers toi, Seigneur,
Seigneur, écoute mon appel !
Que ton oreille se fasse attentive
au cri de ma prière !

Si tu retiens les fautes, Seigneur,
Seigneur, qui subsistera ?
Mais près de toi se trouve le pardon
pour que l’homme te craigne.

J’espère le Seigneur de toute mon âme ;
je l’espère, et j’attends sa parole.
Mon âme attend le Seigneur
plus qu’un veilleur ne guette l’aurore.

Oui, près du Seigneur, est l’amour ;
près de lui, abonde le rachat.
C’est lui qui rachètera Israël
de toutes ses fautes.

 

DEUXIÈME LECTURE : (2 Co 4, 13 – 5, 1)

 

Lecture de la deuxième lettre de saint Paul apôtre aux Corinthiens

« Nous croyons, et c’est pourquoi nous parlons »

Frères,
l’Écriture dit :
J’ai cru, c’est pourquoi j’ai parlé. 
Et nous aussi, qui avons le même esprit de foi,
nous croyons,
et c’est pourquoi nous parlons.
Car, nous le savons, celui qui a ressuscité le Seigneur Jésus
nous ressuscitera, nous aussi, avec Jésus,
et il nous placera près de lui avec vous.
Et tout cela, c’est pour vous,
afin que la grâce, plus largement répandue
dans un plus grand nombre,
fasse abonder l’action de grâce
pour la gloire de Dieu.
C’est pourquoi nous ne perdons pas courage,
et même si en nous l’homme extérieur va vers sa ruine,
l’homme intérieur se renouvelle de jour en jour.
Car notre détresse du moment présent est légère
par rapport au poids vraiment incomparable de gloire éternelle
qu’elle produit pour nous.
Et notre regard ne s’attache pas à ce qui se voit,
mais à ce qui ne se voit pas ;
ce qui se voit est provisoire,
mais ce qui ne se voit pas est éternel.
Nous le savons, en effet,
même si notre corps, cette tente qui est notre demeure sur la terre,
est détruit,
nous avons un édifice construit par Dieu,
une demeure éternelle dans les cieux
qui n’est pas l’œuvre des hommes.

– Parole du Seigneur.

 

ÉVANGILE : (Mc 3, 20-35)

 

Alléluia. Alléluia.
Maintenant le prince de ce monde va être jeté dehors,
dit le Seigneur ;
et moi, quand j’aurai été élevé de terre,
je les attirerai tous à moi.
Alléluia. (Jn 12, 31b-32)

 

Évangile de Jésus Christ selon saint Marc

 « C’en est fini de Satan »

Résultat de recherche d'images pour "la mère et les frères de jésus" En ce temps-là,
Jésus revint à la maison,
où de nouveau la foule se rassembla,
si bien qu’il n’était même pas possible de manger.
Les gens de chez lui, l’apprenant,
vinrent pour se saisir de lui,
car ils affirmaient :
« Il a perdu la tête. »

Les scribes, qui étaient descendus de Jérusalem, disaient :
« Il est possédé par Béelzéboul ;
c’est par le chef des démons
qu’il expulse les démons. »
Les appelant près de lui,
Jésus leur dit en parabole :
« Comment Satan peut-il expulser Satan ?
Si un royaume est divisé contre lui-même,
ce royaume ne peut pas tenir.
Si les gens d’une même maison se divisent entre eux,
ces gens ne pourront pas tenir.
Si Satan s’est dressé contre lui-même, s’il est divisé,
il ne peut pas tenir ; c’en est fini de lui.
Mais personne ne peut entrer dans la maison d’un homme fort
et piller ses biens,
s’il ne l’a d’abord ligoté.
Alors seulement il pillera sa maison.
Amen, je vous le dis :
Tout sera pardonné aux enfants des hommes :
leurs péchés et les blasphèmes qu’ils auront proférés.
Mais si quelqu’un blasphème contre l’Esprit Saint,
il n’aura jamais de pardon.
Il est coupable d’un péché pour toujours. »
Jésus parla ainsi parce qu’ils avaient dit :
« Il est possédé par un esprit impur. »

Alors arrivent sa mère et ses frères.
Restant au-dehors, ils le font appeler.
Une foule était assise autour de lui ;
et on lui dit :
« Voici que ta mère et tes frères sont là dehors :
ils te cherchent. »
Mais il leur répond :
« Qui est ma mère ? Qui sont mes frères ? »
Et parcourant du regard
ceux qui étaient assis en cercle autour de lui,
il dit :
« Voici ma mère et mes frères.
Celui qui fait la volonté de Dieu,
celui-là est pour moi un frère, une sœur, une mère. »

– Acclamons la Parole de Dieu.

 

HOMÉLIE

 

La mère et les sœurs de Jésus

Résultat de recherche d'images pour "la mère et les frères de jésus" Juste avant ce texte de Mc 3, 31-35, « les siens sont venus se saisir de lui, car ils disaient : il déraisonne ». (Mc 3, 21) Marc précise dans le passage qui nous intéresse aujourd’hui que, « les siens », ce sont « sa mère, ses frères et ses SŒURS » (v 31-32). Il souligne deux fois que ceux-ci sont « dehors » (v. 31 et 32). Ils ne sont pas que « dehors » au premier niveau (spatial), ils le sont aussi au deuxième (compréhension). Eux, ils sont dans une dynamique habituelle qui repose sur des façons d’être enregistrées dans la raison, sur des manières de faire incrustées solidement dans ce que l’on trouve normal, sur un code de vie qu’on a adopté depuis fort longtemps et qui n’a jamais été changé. Jésus, lui, est dans une toute nouvelle dynamique qui est inhabituelle, déraisonnable, inconcevable, anormale . Vraiment on ne le reconnaît plus. Il a changé et il a besoin d’être ramené à l’ordre.

Dans la bible, Nouvelle Traduction on dit non seulement qu’ils sont « dehors », mais aussi qu’ils sont « debout » contrairement à la foule qui est « assise autour de lui » (v. 32). Ceux qui normalement sont les proches de Jésus par le sang sont loin de lui. Ils ont besoin de se faire proches en écoutant ce qu’il a à dire, en s’assoyant pour se rendre disponibles à ce qu’il a d’important à communiquer. Assis, c’est la position de ceux qui acceptent de se laisser instruire, qui se prédisposent à être enseignés, qui s’installent pour bien entendre et comprendre ce que Jésus a à dire. Après notre texte justement Jésus dira : « Entendez » (4, 3) Et il martellera aussi deux fois: « Qui a des oreilles pour entendre entende ! (4,9 et 23) Et il prévient même de prendre soin de la manière d’entendre, de la qualité d’écoute à viser. (4, 24) Pour le moment la mère, les frères et les SŒURS de Jésus (v. 32) restent debout dehors. (v. 31). Ils ne se risquent pas à intégrer la foule assise en cercle autour de Jésus. (v. 34) Même ils le font « appeler » comme s’il avait autorité sur lui et qu’ils ne voulaient pas pour le moment entrer dans son « cercle » (v. 34), se centrer sur sa véritable nouvelle identité.

Malgré tout « La mère, les frères et les SŒURS » (v. 32) de Jésus « viennent » (v. 31). Ils sont donc en marche ; ils font donc une dé-marche. Déjà ils sont mieux que ceux qui sont paralysés et qui ne font rien. Leur dé-marche en est une de re-cherche « ils te cherchent » (v32). Souhaitons qu’ils embarquent dans l’opportunité que leur offrira Jésus, qu’ils ne se contenteront pas seulement de venir au Jésus physique, mais aussi au projet de Jésus, qu’ils ne chercheront pas seulement le Jésus physique, mais aussi la profondeur et le sens du rêve de Jésus.

« Voici ta mère, tes frères et tes SŒURS. » (v. 32) Ce « voici » résonne comme un titre de gloire, de fierté, d’appartenance. « Voici » (v32) les êtres qui ont le plus d’importance pour tout être humain, ceux qui ont un lien sacré de sang. Dans sa réponse, Jésus ne les exclut pas, mais il souligne qu’il y a moyen d’être encore plus glorieux, qu’il y a un chemin qui peut apporter encore plus de fierté, qu’il y a une démarche ouvrant sur une plus grande appartenance encore. Cette manière nouvelle de faire, c’est d’être de sa famille deux fois, non seulement de sa famille de sang, mais aussi de sa famille de projet. Il propose à sa famille de sang d’embarquer aussi dans sa famille de réalisation du royaume ici-maintenant. Tout de suite après notre passage Jésus en parlera justement du royaume à plusieurs reprises (4,11.26.30)

« Voici ma mère et mes frères. » (v. 34) Jésus utilise le même « voici » pour solennellement présenter une solution non pas excluante, mais incluante. « Qui fait la volonté de Dieu, celui-là est pour moi frère, et sœur et mère ». (v. 35) Sa mère, ses frères et ses SŒURS sont invités à être doublement de sa parenté, une parenté de sang et une parenté d’Esprit. D’ailleurs, tout de suite avant l’arrivée de sa mère, de ses frères et de ses SŒURS, Jésus avait dit que le seul péché qui ne sera pas pardonné, c’est celui contre « l’Esprit » (3, 29), connaître la volonté de Dieu et ne pas agir en conséquence. Une pareille division au cœur de l’être humain ne peut que conduire à la maladie, à ne pas être « fort » (3, 27). Dans cette famille nouvelle on vise plutôt l’unité dans l’être et l’unité des êtres en « se rassemblant » (3, 20) et non en « se divisant » (3, 24 ; 3, 25; 3, 26).

La volonté de Dieu, c’est que nous soyons productifs, que nous portions du fruit. Tout de suite après avoir suggéré cette nouvelle appartenance familiale Jésus enseigne comment se vit l’application de la volonté de Dieu. Entendre la parole, la volonté de Dieu et l’accueillir avec une mesure de qualité (4,24). Être de la bonne terre qui produit, multiplie, porte du fruit (4, 20) Recevoir de Dieu l’appui pour aller jusqu’au bout de cet engagement dans sa famille agrandie. « À celui qui produit, on donnera ; mais celui qui ne produit pas, on lui reprendra ce qu’il avait ». (Mc 4, 25 traduction de la Bible des peuples) Peu de traducteurs emploient le verbe produire dans ce passage qui est bien mystérieux lorsqu’on traduit par le verbe avoir. Cependant par le contexte nous réalisons que tout l’esprit de ce bout d’évangile est dans l’axe de la production de fruits. Cette façon de traduire le verbe grec échô est beaucoup plus logique et pleine de sens.

« Les siens » (Mc 3, 21), la famille de sang de Jésus, ont-ils réussi à « se saisir de lui » (Mc 3, 21) ? Non. Ont-ils intégré la famille agrandie proposée par Jésus ? Sont-ils devenus des producteurs de fruits du royaume ici-maintenant ? Pourquoi pas ? Au lieu de saisir le Jésus physique, peut-être ont-ils saisi le Jésus projet, le Jésus intérieur ?

Micho Lemieux | bibliste

Atelier biblique des 3B de la fondation la Présence

COMPRENDRE

 

Marc 3,20-21, Mc 3, 22-30, et Mc 31-35: trois épisodes unis ?

L’épisode de la rencontre de Jésus avec sa mère et ses frères reçoit sa juste interprétation avec les deux épisodes qui précèdent :

  1. Mc 3,20-21 : l’initiative des familiers, et, dans l’état actuel, aucune réaction de la part de Jésus.
  2. Mc 3,22-30 : les scribes accusent Jésus d’être possédé. À cela Jésus répond aux vv 23-29, en concluant que leur calomnie vient d’un aveuglement, d’un péché contre l’Esprit Saint.
  3. Mc 3,31-35 : la mère et les frères de Jésus viennent. Jésus invite tous ceux qui sont là, et eux aussi, à être ses disciples.

1) Le premier épisode Mc 3, 20-21.

« Les siens » ne viennent pas de Jérusalem, lieu par antonomase hostile à Jésus, ils n’appartiennent aux autorités qui le condamneront ; ils font partie de la «Galilée des nations», des foules pauvres, indigentes de lumière et de salut, à qui Jésus annonce avec autorité l’évangile du Royaume et pour qui il opère des prodiges. La Galilée est le lieu de la grande activité de Jésus et de ses résultats apostoliques exceptionnels. Mais à tous ceux qu’il guérit ou qu’il aborde à différents niveaux, il impose le « secret messianique » : il essaye de les faire taire sur son identité parce que leurs perspectives sont trop humaines, parce que la destinée douloureuse du Fils de l’homme les scandalise, comme cela arrivera pour Pierre et puis pour les Douze qui ne comprennent pas – comme la plus grande partie de la foule – le mystère de Jésus et le sens de sa mission.

Mc 3,20 a une fonction introductive, en proposant de nouveau la description chère à l’évangéliste du concours énorme de foule, avec la référence à la nourriture qui trouve un parallèle évident en Mc 6,31. Vraiment cette situation de vie presque impossible et sans repos, unie à l’incompréhension de la part des chefs et des maîtres du peuple peut avoir poussé les familiers (« les siens ») à se mettre en chemin pour aller reprendre le membre de leur famille.

Mc 3,21 peut être éclairé par la comparaison avec l’épisode de la synagogue de Nazareth. Après une série de prodiges considérables, qui ont suscité la stupeur générale, Jésus se trouve devant l’incrédulité de ceux qui lui sont les plus proches humainement.

Nous sommes ici devant à un problème théologique fondamental pour Marc. Il s’agit de faire partie des disciples. Il y n’a pas de refus ni d’exclusion des familiers par la communauté qui se forme autour du Maître, mais plutôt une invitation implicite à y entrer, évidemment dans les conditions nouvelles demandées pour tous.

2) Le second épisode : Mc 3, 22-30

Les scribes venus de Jérusalem sont les ennemis officiels qui non seulement n’ont pas compris, mais qui plusieurs fois ont jugé et condamné Jésus, avant tout dans leur for intérieur (cf. Mc 2, 6-7) en faisant un choix contre lui, en assumant une attitude de fermeture et de refus qui explique qu’ils étaient accusés de péché vis-à-vis de l’Esprit Saint et menacé de condamnation éternelle. Cette seconde scène, encadrée par l’expression « Ils disaient » (grec : ’elegon, à la conclusion de la péricope, v 30, comme au début, v. 22) a aussi un certain lien – et pas simplement formel – avec Mc 3, 21 justement par cette expression « ils disaient » (grec : ‘elegon).

3) Le troisième épisode Mc 3,31-35

Malgré le climat profondément différent, ce passage présente quelques contacts de fond avec Mc 3, 21, tandis que les points de rencontre avec Mc 3, 22-30 sont insuffisants. Il y a avec Mc 3, 21 une certaine continuité au niveau du clan ou du milieu familial ; les deux groupes vont vers de lui, même si c’est avec des intentions différentes; l’un et l’autre se trouvent dehors : les premiers à l’extérieur de la maison où est Jésus avec les siens, les seconds à l’extérieur de ceux qui se sont assis autour de lui. À la lumière de Mc 31-35, épisode plus articulé et plus explicite – la première scène, beaucoup plus brève et sans aucune réponse de la part de Jésus, acquiert plus de sens et une signification indubitablement plus positive.

Mc 3, 31 commence avec le présent historique (grec : ‘erketai) qui confère de la spontanéité et de la vivacité au discours. Comme on l’a observé, le verbe qui signifie « venir » et non pas « arriver » (comme habituellement on le traduit, sous l’influence de Mc 3, 21) témoigne de l’indépendance originelle de la péricope [= passage d’Ecriture] et aussi de la nouveauté de l’épisode et des personnages.

Mc 3, 32. La mère et les frères se trouvent à l’extérieur (Mc 3,31.32) de la foule autour de Jésus, au niveau spatial mais surtout au niveau symbolique. Le « dedans » et le « dehors » s’expliquent vis-à-vis de la famille spirituelle qui se réunit autour de Jésus. Mais les positions ne sont pas définitives: ceux qui sont dehors sont appelés à faire partie du groupe qui est dedans. Cependant ils en sont difficilement conscients et pour le moment ils se limitent à chercher Jésus de l’extérieur.

La demande de Mc 3, 33 « qui est ma mère, qui sont mes frères ?» marque la « crise ». Certes, il s’agit d’un langage difficile à comprendre et à accueillir de la part de la mère et des frères, ils sont mis dans une situation de crise dans leur appartenance à Jésus: membres de la parenté, ils sont appelés à se faire disciples.

Mc 3, 34 le regard privilégie ceux qui s’asseyent autour de lui vraisemblablement à l’écoute de la parole de Jésus. Et c’est vraiment dans cette écoute assidue de la parole, que l’on fait partie de la nouvelle parenté de Jésus.

Mc 3, 35 précise finalement l’identité de ceux qui appartiennent à la nouvelle parenté de Jésus: il s’agit non seulement de ceux qui sont présents, mais de n’importe qui – en écoutant la parole de Jésus – fait la volonté de Dieu. Il faut préciser que le disciple ne peut pas jamais être appelé ni père de Jésus ni son fils, étant donné que tout vient du Père.

Alberto VALENTINI

Extraits présentés par F. Breynaert./ https://www.mariedenazareth.com

 

ÉCHO DIOCÈSE

 

Les différents responsables des commissions presse sont informés que le magazine diocésain est disponible. Ils peuvent donc s’en procurer pour distribution.

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Cette entrée a été publiée le 6 juin 2018 par .